Titres honorifiques

Président central d’honneur

  • M. Jacques Delessert 1986
  • M. Yves Meylan 2010

Membres d’honneur

  • M. André Hugi 1969
  • M. Jean Neuhaus 1973
  • M. Raymond Vincent 1973
  • M. René J. le Coultre 1982
  • M. Michel Burkhalter 1992
  • Mme Eliane Rolaz 1996
  • M. Luc Anex 1998
  • Mme Dominique Leemann 2000
  • M. Jean-Claude Stucki 2000
  • M. Marcel Pasche 2002
  • M. Franz Kneubühler 2004
  • Mme Marie-José Meyer 2016
  • M. Roland Bandi 2017
  • Mme Marie-Rose Fernandez 2020
  • M. Antoine Regillo 2022

Membres honoraires

  • M. Jean-Claude Busset 1992
  • M. Roland Dorthe 2006

Histoire de l’Association Vaudoise de Basketball

Extrait du programme du 50ème, texte de A. Chabloz

Pour situer le basketball vaudois, qui est donc né en 1930, il convient de rappeler que notre sport a été créé en 1892 par l’Américain Naismith, qu’il se répandit dans toute l’Amérique du Nord puis au Canada et en Amérique du Sud et à Cuba.

Son introduction en Europe date de la guerre 1914-1918 où le corps expéditionnaire amé­ricain le fit connaître aux soldats alliés qui le répandirent à leur tour une fois rentrés dans leurs foyers.

En Suisse, on ne connut le basket-ball que depuis 1926, en particulier par les Unions chrétiennes de jeunes gens. Le premier club fut fondé à Genève. II se dénommait «Aurore». II était composé d’étudiants américains et managé par un certain Renato­ William Jones qui fit une brillante carrière dans le basket-ball non seulement genevois et suisse, mais international puisqu’il demeure le secrétaire général perpétuel et l’éminence grise de la fédération internationale.

Ayant pris pied à Genève, d’autres clubs ayant vu le jour, le basket-ball réunit ses adep­tes dès 1929 en une association cantonale qui fut la cellule initiale de la FSBA (alors Ligue suisse) fondée aussitôt après. C’est d’ailleurs à Genève également que naquit en 1932 la Fédération internationale de basket-ball (FIBA) présidée par Léon Bouffard.

 

Les débuts vaudois furent difficiles

Alors que la Ligue genevoise (quatorze clubs) et la Ligue suisse furent fondées respecti­vement le 13 juin et le 25 novembre 1929, la Ligue vaudoise de basket-ball (Genève aurait voulu «Section vaudoise de la Ligue suisse», ce que n’acceptèrent pas les délé­gués) fut fondée le 15 juin 1930 (six clubs: Amis Gyms, Gyms Chailly, SR Montreux, USY, Epi Sports Lausanne, Lausanne Sports).

Après l’enthousiasme du début, tout faillit tomber à l’eau. En effet, en 1931, plusieurs clubs renoncèrent et il n’en resta plus que trois comptant au total quarante-cinq licen­ciés: Sanas (ex-Epi Sports), Gyms Chailly (futur Rosay) et US Yverdon.

wpfa00c4b4 06

La licence de joueur de Pierre Landolt, saison 1930-1931

wpaf239d71 06

US Yverdon, première équipe masculine du canton en quart de finale de Coupe suisse à Zurich en mai 1931; de gauche à droite: Pierre Landolt, Jean Briod, Georges Grezzi, Sully Rufener, Otto Aebi, Albert Guerry.

Et c’est dans ces moments difficiles que des hommes comme Pillard et Landolt furent précieux, luttant avec un cran admirable, organisant malgré tout un championnat, soute­nus, il convient de le relever, par les Genevois, en particulier par Léon Bouffard, Antoine Hafner et Marcel Pfeuti, qui envoyèrent des équipes en Pays de Vaud pour disputer des matches, firent des conférences, donnèrent des cours.

Tous ces efforts furent couronnés de succès puisque dès 1932 déjà de nouveaux clubs virent le jour: Mon Abri (qui alignait déjà un joueur étranger de haute taille, l’Éthiopien Lagassa), la Bourgeoise, la Sportive française (qui ne comptait que des Français de Lau­sanne), la Pédale de Tivoli (avec Ernest Chuard et les frères Yenni qui firent carrière de joueurs, d’arbitres et de dirigeants).

 

La Grenette…

Le basket-ball était lancé après avoir failli mourir! Et son succès fut d’emblée très vif en la capitale parce que le championnat put se dérouler sous la fameuse «Grenette», mar­ché couvert se trouvant à la Riponne et où se rendaient volontiers les Lausannois.

Les joueurs marquaient le terrain, installaient les panneaux et panier (construits par eux-mêmes) qu’ils entreposaient dans la cave du tenancier du Café de la Grenette.

 

Le public était nombreux, le terrain se trouvant en pleine ville

A là Grenette, les luttes furent épiques. On vit même, un jour, un panneau basculer sous l’effet d’un coup de vent. Le plus costaud des joueurs redressa le panier aplati, les autres relevèrent le panneau et les montants, le match reprit et se termina sans encombre. C’était le beau temps! précisent Pillard et Landolt. II dura de 1932 à 1934. II fallut cepen­dant quitter le Grenette.

 

Le Comptoir suisse…

Les halles de notre foire nationale ont été parcourues à de nombreuses reprises par les basketteurs vaudois d’abord, puis suisses, puis internationaux. On y vit même les fameux Globe Trotters. Mais revenons aux années du début.

Avant même d’occuper la Grenette, les trois clubs rescapés de 1931 avaient disputé un premier championnat au Comptoir. Ils y revinrent (après la période Grenette) durant une saison en 1936. Mais, à l’époque, le Comptoir c’était le bout du monde. Les spectateurs ne s’y rendaient que pour la foire d’automne.

Pour ne pas perdre la popularité acquise à la Riponne, les responsables cherchèrent un terrain en ville. Ils le trouvèrent.

 

Le Casino…

Dès 1936, le championnat se déroula dans la vieille salle du Casino de Montbenon. Les spectateurs s’y écrasaient. Ils étaient tout près des joueurs. Ces derniers avaient peu d’espace pour évoluer. On pouvait prendre la balle au rebond en défense, se retourner et tenter un tir dans le panier adverse.

L’on joua durant trois ans au Casino où se distinguèrent Sanas, Amis-Gyms, Pédale de Tivoli, SF Lausanne, puis de nouveaux clubs tels Lausanne Basket, les Cheminots, Ami­cal Renens, les Jeunes Comm’ et les Suisses Comm’, l’Étoile Sportive des Sourds, Merry Boys.

La popularité du basket-ball grandissant, des clubs naquirent hors la capitale: Nyon (1937),

 

Cossonay (1938)

La première équipe féminine vaudoise, US Yverdon, fondée par le dynamique Pierre Landolt en 1931, ne trouva qu’un seul adversaire dans le canton durant sept ans: Lausan­ne-Sports. Les Vaudoises participèrent alors au championnat genevois.

wp8292cab4 06

Sanas Lausanne, champion vaudois 1932, de gauche à droite: Rouilly A., Corthésy, Pillard, Rouilly Ch.,

wp4baa8ce6 06

Sanas Lausanne au Comptoir suisse en 1932 (on reconnaît Robert Pillard tout à droite)

Ce n’est qu’en 1938 que l’on salua la création d’un troisième club féminin, Femina Lau­sanne. Puis d’autres suivirent plus tard : Merry Boys, Lémania Morges, Rolle, l’essor féminin datant des années soixante surtout.

 

Beau-Séjour…

De 1939 à 1945, en raison de la guerre, l’activité fut ralentie mais par arrêtée. L’on joua au Comptoir suisse, sur les terrains des clubs à Lausanne et à l’extérieur. Dès 1945, tout repartit intensément. Comme il n’était plus question, à Lausanne, de jouer au Casino, la ville mit à disposition un terrain dans les jardins de Beau-Séjour. Le championnat vaudois, puis un premier championnat suisse Vaud/Genève attirèrent les spectateurs ainsi qu’une mémorable rencontre entre les sélections de Lausanne et de Lyon (avec qui jouait un certain Robert Busnel).

Dès 1945 aussi, de nouveaux clubs virent le jour: Denges, Lausanne-Ville, Olympia Lau­sanne, CS Police (en 1945), Rolle, Saint-Paul Lausanne (en 1946).

C’est en 1946 également que pour la première fois un club vaudois, Lausanne-Basket, obtint le titre national, réservé jusque-là exclusivement aux Genevois (une seule excep­tion, en 1931, où le titre revint à Berne).

 

Le Vélodrome…

C’est dès 1947 que la fameuse cuvette du Vélodrome reput les basketteurs et basketteu­ses qui y disposèrent de deux terrains. Malgré de nombreuses soirées glaciales et pluvieuses (le coin ne s’appelle pas pour rien « Plaines-du-Loup»!), malgré la décentralisation qui n’incita pas les spectateurs à monter souvent le soir du côté de la Pontaise, le basket-ball fit de nouveaux adeptes. N’oublions pas les succès d’affluence au Vélodrome lors de matches ou de tournois dis­putés après les rencontres de football. Quant au nombre de licenciés, il ne fit qu’augmenter.

 

Les grandes manifestations au Comptoir suisse

En 1947, en 1951, en 1952, en 1953 et en 1955, l’Association vaudoise n’hésita pas à orga­niser les rencontres Suisse-France (20-46), Suisse-Yougoslavie (fameuse victoire suisse par 33-29 où notre équipe, dirigée par l’Américain Strong, comptait trois joueurs vau­dois : Chollet, Hofman et le regretté Gérald Cottier), Suisse-Belgique (44-61), Suisse­Hollande (41-35) et Suisse-Espagne (48-60).

Ces matches internationaux contribuèrent à l’essor du basket-ball. De nouveaux clubs s’ajoutèrent aux anciens dans les années cinquante : Pully (1951), Vevey (1952) qui allaient se distinguer entre les sixième et dixième lustres de l’association, sans oublier PTT Lausanne, Nyon féminin, Payerne, Yvonand, Gland et Aigle.

Au moment où Robert Pillard passa le flambeau de la présidence en 1955, après vingt­cinq ans d’activité, son association comptait 43 clubs et 1200 licenciés et licenciées. Quel chemin parcouru ! C’est aussi dans les années cinquante que les Vaudois et les Vaudoises aussi se distin­guèrent dans les équipes nationales, Sanas, Lausanne Basket et chez les féminines Femina Lausanne et Merry Boys fournissant nombre de joueuses et joueurs internatio­naux pour les championnats d’Europe et même du monde (équipe suisse féminine au Chili en 1953).

 

Les vingt-cinq dernières années

II est clair que les glorieuses années du basket-ball vaudois furent les vingt-cinq pre­mières. Les pionniers, ceux qui luttèrent pour lancer notre sport dans le canton, puis ceux qui les soutinrent et poursuivirent les efforts du début devraient tous être cités, qu’ils fussent ou qu’ils soient encore joueurs, arbitres, dirigeants. Nous craignons d’en oublier. Rappelons aujourd’hui les noms qui nous viennent à l’esprit, à nous les auteurs de ce survol histori­que; donnons-les en vrac : Adolphe Mottaz, Emile Huguenin, Favrat, Pascalin, les frères Rouilly, Hofmann père et fils, Moreillon, Gujer père et fils, Janz, Kuster, Vaucher, Perret, Henny, Chuard, von Arx, Jaccoud, Decorges (toujours au comité de l’AVB), Rickli, Hugi, Vincent, les frères Yenni et, plus loin, le Dr Messerli. Que ceux qui ne figurent pas sur cette liste ne nous en veuillent pas.

Les vingt-cinq dernières années furent moins passionnantes. Le basket-ball avait trouvé son assise en pays vaudois. Les clubs avaient vu le jour non seulement en la capitale mais dans l’arrière-pays et sur les bords du Léman.

Encore fallait-il maintenir et faire progresser notre sport. C’est ce que les successeurs de Robert Pillard, Robert Marguet, puis Robert Skawronski s’efforcèrent de réaliser. Grâce à leur ténacité, à leur persévérance, ils permirent à notre association, avec l’appui de leurs collaborateurs au comité, de devenir la plus importante du pays. Les progrès furent constants. Nos principaux clubs s’illustrèrent dans les compétitions nationales, nos sélections de jeunes en firent autant lors de joutes intercantonales. Aux trois Robert succédèrent Eugène Monney, puis Soël Daoud, l’actuel président qui, à l’occasion du cinquantenaire, entend quitter son poste après avoir, lui aussi, accompli un énorme travail.

Avec ses 39 clubs, ses 2100 joueurs et joueuses (1400 masculins, 700 féminines), l’Asso­ciation vaudoise de basket-ball fête dans la joie ses cinquante ans d’existence. Elle a le vent en poupe. Même si tout ne va pas sans difficultés, ses dirigeants, ses joueurs, ses joueuses doivent regarder l’avenir avec confiance.

wp6f4c30ec 06

Pierre Landolt a fondé le CA Cossonay en 1938. On le reconnaît au centre avec, à sa droite, Liardet, qui fut aussi joueur du Lausanne Basket. Au fond, le fameux terrain cou­vert du Pré aux Moines… la «Grenette» de Cossonay !

wpc3306de3 06

US Yverdon, première équipe féminine vaudoise, lors d’un tournoi à Genève en 1933

wp21933ae7 06

L’équipe de Femina Lausanne, club fondé en 1939. On reconnaît, troisième et qua­trième depuis la gauche, Yvonne Damond (épouse du regretté Gérald Cottier) et Denise Henry qui furent toutes deux internationales.